Réforme des retraites : quels changements à partir d'aujourd'hui ?

01/07/2011 - VotreArgent.fr

La réforme des retraites entre dans le dur avec le recul de l'âge de départ au 1er juillet. Que se passe-t-il désormais ?

Les personnes nées du 1er juillet au 31 décembre 1951 le savent déjà : elles devront atteindre 60 ans et quatre mois avant de faire valoir leurs droits à retraite. La retraite à 60 ans instaurée en 1983 a donc vécu. Cap sur la borne des 62 ans, de manière progressive selon l'année de naissance des intéressés. Autre changement au 1er juillet : l'âge du taux pleinIl est égal à 50 %. On l'obtient quand on justifie du nombre de trimestres d'assurance nécessaires, variable selon son année de naissance. automatique va progressivement passer de 65 à 67 ans. Voilà pour le cas général.


Le calendrier des nouveaux âges de la retraite


Vous êtes né... Age légal Age taux plein, Il est égal à 50 %. On l'obtient quand on justifie du nombre de trimestres d'assurance nécessaires, variable selon son année de naissance. Nombre de 

départ automatique  trimestres requis (1)
1950 et avant 60 ans 65 ans 162 trimestres
1er janv. - 30 juin 1951 60 ans 65 ans 163 trimestres
1er juil. - 31 déc. 1951 60 ans et 4 mois 65 ans et 4 mois 163 trimestres
1952 60 ans et 8 mois 65 ans et 8 mois 164 trimestres
1953 61 ans 66 ans 165 trimestres
1954 61 ans et 4 mois 66 ans et 4 mois 165 trimestres
1955 61 ans et 8 mois 66 ans et 8 mois -2
1956 et après 62 ans 67 ans -2
(1) Pour bénéficier d'une pension à taux pleinIl est égal à 50 %. On l'obtient quand on justifie du nombre de trimestres d'assurance nécessaires, variable selon son année de naissance.. (2) Durée fixée par décret l'année des 56 ans.

 

Des dérogations encadrées  

Le taux pleinIl est égal à 50 %. On l'obtient quand on justifie du nombre de trimestres d'assurance nécessaires, variable selon son année de naissance. à 65 ans est toutefois maintenu pour certains aidants familiaux, justifiant d'une interruption de l'activité professionnelle de trente mois consécutifs au minimum, et pour les personnes handicapées qui présentent une incapacité d'au moins 50 %. Tout assuré bénéficiant d'au moins un trimestre de cotisation au titre de la majoration de durée d'assurance pour enfant handicapé aura le taux plein à 65 ans.

Idem enfin pour les parents de trois enfants ou plus, nés entre le 1er juillet 1951 et le 31 décembre 1955, qui ont interrompu ou réduit leur activité professionnelle. Attention, le décret précise qu'ils devront avoir validé au plus huit trimestres lors de l'année de naissance ou d'adoption et des deux ou trois années suivantes ; d'autre part, avoir validé au moins huit trimestres avant cette interruption de carrière. 135 000 femmes seraient concernées par cette disposition.


Des pensions en hausse mais pas pour tous  

Ces nouvelles règles du jeu modifient la donne de notre système de retraite. A charge pour le Comité de pilotage des régimes de retraite, qui vient d'être mis en place par le ministère du Travail, d'en suivre les évolutions. De son côté, la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav) a mesuré les premiers effets de ce report de l'âge. Dans trois ans seulement, un salarié sur deux travaillera plus tard qu'il ne l'aurait fait avec les anciennes règles. « D'environ 3 trimestres en 2013, le décalage moyen se stabiliserait à 6,6 trimestres en 2023 », indique la caisse de retraite du privé. Dès 2020, l'âge moyen de liquidation atteindrait 63 ans, contre 61,5 ans aujourd'hui.

Paradoxe de la réforme, les salariés disposeront de davantage de trimestres lors du calcul de leur pension. Et pour cause, le recul de l'âge de départ les poussera à travailler plus longtemps et donc à valider davantage de trimestres. Par ricochet, ils percevront vers 2030 des pensions supérieures de 2 à 2,50 % aux montants obtenus sans réforme. Une moyenne qui masque toutefois de forts écarts. En affinant, la Cnav indique qu'un tiers des assurés sociaux touchera 6 % de plus, une bonne moitié aura le même montant et 18 % d'entre eux y perdront 5 %.